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Vélingara : Le village de Saré Bassi en quête d’un mieux-être

Rédigé par leral.net le Lundi 5 Février 2024 à 21:27 | | 0 commentaire(s)|

Situé à bordure de la National 6, à moins de 5 kilomètres de Vélingara-commune, Saré Bassi vit fier et digne. Mais, ce village, considéré comme la « Porte d’entrée » de Vélingara, manque presque de tout. VÉLINGARA – Saré Bassi est une lueur d’opportunités. Planté en bordure de la Nationale 6, ce village est la porte d’entrée […]

Situé à bordure de la National 6, à moins de 5 kilomètres de Vélingara-commune, Saré Bassi vit fier et digne. Mais, ce village, considéré comme la « Porte d’entrée » de Vélingara, manque presque de tout.

VÉLINGARA – Saré Bassi est une lueur d’opportunités. Planté en bordure de la Nationale 6, ce village est la porte d’entrée de Vélingara-commune. Alliant beauté et laideur. Fier, ce hameau est peuplé d’hommes simples, unis par les liens séculaires du sang et de la chair. Saré Bassi sourit à ses hôtes et brille de mille feux sous les chauds rayons du soleil au zénith. Debout sur plusieurs hectares de mètres carrés, le village loge une communauté cosmopolitique : peuls, mandingues, diolas et sérères. Tous vivent en paix et en harmonie dans ce carré de terre niché à moins de cinq kilomètres, à l’extrême Est de Vélingara.

Mais, tout au début, l’histoire a failli bégayer. Les démons de la division avaient semé leurs graines sous le sol hospitalier du village. Seulement Saré Bassi a résisté. Aliou Badara Baldé, chef de village de Saré Bassi et président de l’Association départementale des chefs de village de Vélingara, déroule le récit : « Après le rappel à Dieu de mon père (en 1974), qui est le fondateur du village créé en 1952, il y a eu une bataille de positionnement pour le succéder à la chefferie. Les peuls Fouta voulaient la chefferie mais, après de larges concertations, il a été décidé à l’unanimité de leur confier l’imamat et la chefferie est revenue à notre famille, les Baldé ».

Passé cette étape inhérente aux successions, Saré Bassi respire et s’étire. Sa communauté vit en symbiose. D’ailleurs, ici, les problèmes sont réglés à l’amiable et c’est le Conseil des sages du village qui joue l’arbitre et fait la médiation en cas de conflits sociaux. « Le comité des sages est composé de mon grand-frère aîné et de l’imam, ainsi que deux autres sages du village. Nous n’avons jamais dépassé le village pour exposer les problèmes à la Gendarmerie ou au tribunal. Nous avons toujours réglé nos différends dans le village », renchérit Major Baldé.

Drame de l’émigration clandestine 

 À Saré Bassi, l’agriculture, l’élevage et le petit commerce sont les principales activités économiques. Seulement, le manque est énorme. Malgré les opportunités, ça traine encore dans beaucoup de secteurs. Le manque d’emploi plonge beaucoup de jeunes de la localité dans le désespoir. Certains, faute de trouver un travail décent sur place ou dans la commune de Vélingara, prennent la pirogue. Déjà, le village pleure quatre (04) jeunes noyés par les eaux furieuses de la Méditerranée. « Malheureusement, nous vivons le drame de l’immigration clandestine, déplore Aliou Badara Baldé. Nous invitons ainsi nos enfants à travailler la terre. Le travail se crée, l’État ne peut pas tout faire. Les jeunes doivent être créatifs et engagés à changer leur vécu », ajoute Major Baldé.

Né et grandi à Saré Bassi, Memba Diallo est le président du Conseil communal de Saré Coly Sallé et porte, par ailleurs, la voix des jeunes de son village. « Le chômage et le manque de formation professionnelle sont des problèmes qui submergent les jeunes de la localité. C’est pourquoi, l’émigration clandestine frappe beaucoup la zone. Beaucoup de jeunes de la localité sont partis sans jamais revenir. Personne n’a de leurs nouvelles », dit-il sans ambages. Et pourtant, Saré Bassi est comme une ombre couchée sur un tas d’or. Sa proximité avec Vélingara-commune et sa position géographique sont enviées par ses voisins immédiats. Ses terres fertiles et sa végétation luxuriante sont un atout de taille. Mais, le village ne luit pas encore. Il manque presque de tout. « Nous voulons un poste de santé. Tout malade est obligé d’avaler des kilomètres pour se faire soigner au district sanitaire de Vélingara. Nous n’avons ni électricité encore moins de l’eau potable pour faire du maraîchage. Nos enfants sont diplômés mais peinent à trouver du travail. Nous réclamons aussi des financements et des formations », a plaidé Salimata Talou Diallo, une « bandiènou gox » très active dans le village.

Saré Bassi tient une école primaire, un Collège d’enseignement moyen (Cem), une unité de presse-huile et de transformation de céréales, une décortiqueuse électrique et un moulin pour faciliter le travail au foyer. Il est prévu l’installation d’un bassin de pisciculture et d’un forage. Des infrastructures qui permettront, sans doute, aux habitants de Saré Bassi, d’avoir la place qu’ils méritent sous le chaud soleil de Vélingara.

Ibrahima KANDE (Correspondant)



Source : https://lesoleil.sn/velingara-le-village-de-sare-b...